L’IDÉE DE PROGRÈS : DE L’AMÉLIORATION DE LA CONDITION HUMAINE À L’AUGMENTATION DE L’HUMAIN ?
Auteur.e.s : Williams Fulbert YOGNO TABEKO, .
L’idée de progrès s’est imposée au fil des siècles comme le moteur caché de l’histoire devant conduire l’humanité vers son achèvement. Éminemment futurocentrique et sous-tendue par la Recherche & Développement TechnoScientifiques (RDTS), la temporalité progressiste a pris les allures d’un mouvement rectiligne, cumulatif, mélioratif et linéaire. Sous le visage de la Providence et de l’eschatologie sécularisées, l’idée de progrès est censée rapprocher l’humanité d’un point de perfection, lequel représente l’horizon d’attente en termes d’amélioration générale de la condition humaine. Si l’idée de progrès renvoie à la marche de l’humanité vers la perfection (vérité, liberté, justice, bonheur, etc.), l’augmentation des possibilités physiques, cognitives et émotionnelles de l’homme à travers les technologies NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et sciences Cognitives) rapproche-t-elle véritablement la condition humaine d’une perfectibilité éthique, politique et sociale ? L’objectif de cette réflexion vise à montrer que le progressisme techno-scientiste qui alimente la philosophie transhumaniste est davantage orienté vers l’augmentation technique de l’humain dans la dimension de la matérialité que vers l’amélioration de la condition humaine dans la dimension de l’intériorité.