MÉTAPHYSIQUE DE L’HOMME GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉ : JEU ET ENJEUX DU TRANSHUMANISME
Auteur.e.s : Yves Armand AKAFFOU, .
L’étude que nous proposons se situe au carrefour de la métaphysique et de la phénoménologie. Elle emprunte à la pensée de Teilhard de Chardin, Michel Henry et Ray Kurzweil les éléments d’intellection des strates fondamentales de la structure transhumaniste. La réflexion se déploiera en réponse à une interrogation fondamentale : de quoi le transhumanisme est-il le nom ? Celle-ci suggère l’intention de saisir le faisceau de principes métaphysiques et l’impensé qui ouvragent de l’intérieur le mouvement transhumaniste pour lui conférer un sens, dans la double modalité de la signification et de la direction. En remontant ainsi vers le cœur idéel de l’homme augmenté par la sonde de la destruction phénoménologique comme méthode, cette contribution vise trois principaux objectifs : premièrement porter à l’explicite le mouvement de pseudomorphose à l’œuvre dans le tournant démiurgique de la médecine, notamment ses accointances avec le féminisme radical et sa souche néodarwinienne qui lui donne le caractère d’une philosophie matérialiste de l’histoire ; deuxièmement, analyser le registre de corporéité que fait advenir le transhumanisme en tant qu’il met en scène un corps qui vaut peut-être cher, mais pas chair ; troisièmement, montrer que si l’homme augmenté garde les traits de l’aventure de la raison depuis la mutation ontologicomathématique de l’apparaître opérée par les Modernes, il n’est pas moins l’expression du moi profond d’une humanité qui, hantée par le déicide, se réinvente un nouveau discours religieux aux allures de gnose pour combler le vide du désenchantement qui fait suite à la fin des grandes idéologies.