Auteur(s) :

Guy KOUAKOU.

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Résumé :

Le Protagoras de Platon met en scène un affrontement décisif entre deux conceptions de la politique. Par la voix de Socrate, Platon soutient que la vertu est un savoir rigoureux, comparable aux arts techniques, et qu’elle ne saurait appartenir à tous. Par la voix du sophiste, il fait entendre un récit d’une grande force politique : le mythe de Prométhée, où Zeus distribue à tous les hommes la justice (dikè) et le respect (aidôs), fondant ainsi l’égalité civique et la possibilité de la vie commune. Ce mythe, souvent lu comme un artifice sophistique, peut être réinterprété comme une anticipation de la défense moderne de l’homo democraticus. Face à l’arrogance épistémique de l’idéal platonicien – qui absolutise le savoir au prix de l’exclusion –, le mythe met en avant une forme d’humilité démocratique, reconnaissant que la politique repose moins sur la possession d’un savoir absolu que sur l’acceptation de nos limites et la valorisation de la délibération collective. L’article défend la thèse suivante : la démocratie, loin d’être une illusion, apparaît comme le régime le plus apte à gouverner dans l’incertitude.

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