Ces dernières années, le continent africain a fait l’expérience de transformations multiples. Cela est d’autant plus fondé que lorsqu’on considère de près la croissance démographique du continent depuis les années 1990, il apparaît que la population d’aujourd’hui – fortement dominée par la jeunesse – a évolué dans une atmosphère de métamorphoses accélérées. Et ce, sans oublier l’influence des Africains de la diaspora qui, de plus en plus dénoncent une attitude néocoloniale. En effet, tout se passe comme non seulement s’il y avait une volonté de rupture, mais aussi et surtout de renouvellement de la manière de penser et de s’organiser. En témoignent ainsi les putschs militaires (Mali, Burkina Faso, Niger, etc.), la succession dynastique (Tchad) et les troisièmes mandats (Côte d’Ivoire, Guinée Conakry). Ainsi, il convient d’examiner l’ambivalence que soulève la gouvernance démocratique sur le continent en vue de la repenser pour l’avènement d’une Afrique unie et prospère. Mais quelle perspective nouvelle, en matière de démocratie, pouvons-nous définir quand on sait que chaque État, dès l’entame du processus de décolonisation jusqu’à ce jour, n’entretient pas le même rapport à la démocratie ? Notre démarche historico-analytique a pour objectif de mener une réflexion à partir du cosmopolitisme, un terme inspiré de Kant, pour envisager la construction d’une démocratie s’appliquant à chaque nation mais aussi aux citoyens, participant de l’universalité de l’Homme.