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BIO-ÉCONOMIE ET IDENTITÉS INDIVIDUELLES : MUTATIONS SILENCIEUSES DANS LA GESTION BUDGÉTAIRE DES FAMILLES OUVRIÈRES GABONAISES

Auteur.e.s : Inna Gabrielle MAYILA Épouse GAWANDJI OLOUNDIGOLO, .

Résumé | Abstract

Dans le contexte de la bio-économie émergente au Gabon, le salariat féminin engendre des mutations silencieuses au sein des familles ouvrières, redéfinissant les identités individuelles et la gestion budgétaire. Cette évolution s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation des structures économiques et sociales. L’intégration croissante des femmes dans le marché du travail, motivée par la nécessité économique et l’aspiration à l’autonomie financière, remet en question les stéréotypes de rapports sociaux de sexes traditionnels. Le modèle familial à deux revenus qui en résulte modifie subtilement les rapports de pouvoir au sein du ménage, compromettant progressivement le prestige traditionnellement associé au rôle masculin de pourvoyeur unique. Une étude menée en 2010 auprès de 126 ouvrières dans le secteur du nettoyage industriel révèle l’émergence de nouvelles dynamiques relationnelles entre hommes et femmes. Ces changements, bien que discrets, sont profonds et durables, reflétant une adaptation aux exigences de la bio-économie contemporaine. Ce phénomène, déjà observé en Occident, prend une dimension particulière dans le contexte africain. Il met en lumière la contribution croissante des femmes gabonaises à un modèle familial en pleine mutation. Le salariat féminin apparaît ainsi comme un vecteur de transformation sociale, ces évolutions silencieuses dans la gestion budgétaire et les identités individuelles au sein des familles ouvrières gabonaises témoignent de l’impact profond de la bio-économie sur les structures sociales traditionnelles.

1 – 27-12-2024 – 2 – 2 – (12 – 2024) – 0